Bien préparer son bivouac en montagne

Lorsqu’on aime la nature, les grands espaces, la randonnée, la solitude et l’aventure, partir en bivouac devient un rêve, une évidence. Mais partir bivouaquer* en montagne demande de l’organisation et des précautions car dormir à plus de 1.500 mètres d’altitude implique de nombreux changements et variables à prendre en compte. 

 *Le bivouac, contrairement au camping sauvage, est le fait de poser sa tente sans véhicule à proximité pour 24h seulement. 

J’ai toujours rêvé d’aller dormir en montagne, de partir avec simplement son sac à dos, la carte à la main et d’arpenter les sublimes paysages de la moyenne montagne. Rencontrer plus d’animaux sauvages que d’hommes. Y trouver de la sérénité. Tant d’années à attendre et enfin sauter le pas l’an dernier, à la fin du premier confinement, en planifiant notre premier itinéraire juste à côté, dans le Vercors.


Préparer son itinéraire

Partir randonner en moyenne montagne, ça se prépare. On ne part pas avec une simple fiche randonnée imprimée sur internet sur l’un des nombreux sites de randonnées en ligne maintenant disponible. Tout d’abord, définir son périmètre et ses attentes afin de pouvoir choisir la carte IGN qui vous accompagnera lors de votre périple. Les cartes IGN sont à l’échelle 1/25 000, ainsi, définir son périmètre c’est éviter d’être trop hors champ lors de votre randonnée. IGN propose d’ailleurs un service de carte à la demande permettant de choisir son propre périmètre et ainsi éviter la nécessité d’avoir deux ou trois cartes avec soi Une fois que l’on a la carte, on peut alors prévoir son itinéraire en lisant la carte soit les sentiers présents balisés ou non, les éventuels passages délicats...etc. sans oublier les distances. Il est important de bien prendre en compte les distances ainsi que les courbes de niveau représentant le dénivelé afin de prévoir des étapes faisables et abordables sans une trop grande fatigue. Souvent, la première étape, la première journée de marche est l’une des plus fatigantes car c’est celle qui comprend l’ascension sur le massif. Ainsi il vaut mieux prévoir une petite étape autour de 10 voire 15 km maximum et prévoir un peu plus le lendemain.

Pour s’inspirer et trouver des itinéraires accessibles, il existe d’excellents guides papier et ouvrages écrits par des professionnels mais pas que. Certains blog et site web comme Altitude Rando fourmillent d’excellents articles bien rédigés, précis et illustrés faisant part des difficultés et points d’attention. Cependant, comme toute source numérique il convient de prendre soin d’analyser les sources et surtout de ne pas s’emballer afin de ne pas partir pour une expédition hors de portée côté technique ou physique.

Une fois l’itinéraire préparé et segmenté, cela permet d’établir une zone possible pour un bivouac. Le bivouac est plus facilement toléré que le camping sauvage, cependant, il est tout de même soumis à réglementation. Il est conseillé de se rapprocher des mairies ou, si vous prévoyez d’être dans un Parc Naturel Régional ou un Parc National, de vous rapprocher de la structure. Il y a notamment certaines périodes de l’année où le bivouac peut être interdit sur certains espaces à cause du pastoralisme ou certaines floraisons. Nous avons le cas sur les Hauts Plateaux du Vercors où certaines zones sont interdites au bivouac. L’idéal étant de repérer des refuges afin de poser sa tente à proximité. Je profiterai d’un autre article pour vous parler des refuges.

Pour plus d’information sur la réglementation des bivouacs, je vous invite à lire l'article de Les Others.
 
 


Trouver le bon emplacement pour sa tente 

Une fois sur place, la journée de marche dans les jambes et l’envie terrible de se poser, de se ravitailler… C’est le moment où il faut monter la tente et trouver the perfect spot ! C’est surtout le moment où il faut garder patience pour trouver l’emplacement idéal. Voici quelques conseils :

  • Trouver un terrain plat, sans cailloux et pas trop humide
  • Faire attention aux endroits où il y a d’éventuelles chutes de pierres (sait-on jamais)
  • Tenter de trouver un endroit à l’abri du vent
  • Regarder l’exposition au soleil de manière à avoir le soleil dès le matin
  • Ne pas se positionner près des habitats des marmottes

Bien s'équiper

Comme je vous le disais, dormir à plus de 1500 mètres d’altitude fait un grand changement ! Même s’il y a plus de 35°C au pied de la montagne, il n’est pas rare que la température descende sous les 10°C voire les 5°C là-haut ! C’est d’ailleurs l’expérience que nous avons eu lors de notre premier bivouac dans le Vercors ! Nous étions partis avec une tente prêtée, nos duvets confort et quelques vêtements chauds de sport… Ah ! L’erreur des débutants !

Nous avons eu terriblement froid, que dis-je, nous étions gelés ! D’une part parce que nous nous sommes arrêtés de marcher trop tard, donc nous avons installé notre tente au soleil couchant, en plein vent (si si !) et nous étions clairement sous-équipés. Alors oui, pour une première, c’était une grande première, mais nous avons pris conscience qu’il est plus que primordial de ne pas lésiner sur le matériel et l’investissement. Avec un peu de chance vous avez des connaissances qui peuvent vous prêter des vêtements, un bon sac et du matériel adapté afin de voir si ce genre d’expériences vous plaît avant d’investir.

Nous avons donc rapidement investi dans de bons duvets résistants à -10°C réels, une tente 4 saisons et des vêtements thermiques. Jouer avec les multi-couches de vêtements entre la nuit, le matin, la journée et le soir est essentiel. Cela permet de réguler la température du corps, ne pas trop transpirer et toujours se couvrir avant d’avoir froid.

Autres équipements essentiels : petit réchaud pliable, petite bonbonne de gaz, bols et couverts, gourdes… De quoi se préparer à manger !


Préparer son ravitaillement

Voici un autre volet que je trouve passionnant par sa complexité. En randonnée et encore plus en bivouac, le poids et le volume de chaque élément est important. Cela limite concernant l’équipement à prendre et bien sûr le ravitaillement. On optimise le poids et l’espace au fil des expériences. Nos premiers bivouacs, nous emportions un sachet de pâtes par exemple. Côté nutrition c’était parfait mais côté volume nous pouvions encore nous améliorer. Il faut non seulement composer avec cela mais en effet également côté nutrition car on dépense énormément d’énergie et de calories en montagne. Il est alors important de se nourrir fréquemment et de faire de nombreuses pauses encas.


Au menu : des aliments nutritionnellement dense et rassasiants. On oublie les fruits qui sont volumineux et pauvres en calories, hormis la banane mais qui est relativement fragile. On privilégie les fruits séchés et les fruits secs comme les dattes, les abricots secs, les figues séchées, les noix et autres mélanges d’oléagineux. Vous pouvez également composer votre propre mélange. On peut également opter pour deux mélanges : l’un sucré, l’autre salé. Le sel a une place non négligeable dans l’alimentation car on perd de nombreux sels minéraux lors de l’ascension, en transpirant. Je partagerai avec vous quelques idées d’encas favoris.


Côté repas donc, on opte également pour des aliments denses et prenant peu de place, si possible à cuisson relativement rapide comme du quinoa, du boulghour...etc. Il existe d’excellents mélanges parfumés d’épices et de légumes déshydratés dans les magasins bio et magasin 100% vrac. Pour les repas, j’ai dévoré le livre Food Trek d’Elena… (disponible sur commande dans vos librairies de proximité) qui explique tout avec clarté et donne plein d’idées repas !

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