Bivouac sur les Hauts Plateaux du Vercors : Pas de l'Aiguille, Grand Veymont et Col de l'Aupet

Le premier bivouac a toujours une saveur particulière... Un goût d'aventure mêlé au stress et l'émerveillement à l'état pur face à ces instants, seuls au monde, lorsque le soleil se couche puis se lève sur les sommets. Pour notre premier bivouac nous avons choisi du local : le Vercors et l'un de ses plus beaux sommets, le Grand Veymont.

Suite à mon article sur comment bien débuter et organiser le bivouac, j'avais envie de vous partager notre première expérience dans le Vercors. Comme toute première expérience, c'était loin d'être parfait mais ça n'en reste pas moins l'une des plus belles et mémorables. Les plateaux du Vercors et ses balcons Est ont quelque chose de réellement sauvage, une véritable forteresse naturelle qui est d'ailleurs emplie d'histoire. 

 


Quand et comment y aller ?

On peut accéder aux Hauts Plateaux du Vercors dès la fin de la fonte des neiges pour la randonnée à la journée, cependant je conseille d'attendre qu'il fasse un peu plus chaud pour y aller. De début juin à fin septembre semble être la période idéale.

Pour faire cette randonnée, un départ aux alentours de Chichiliane est parfait : il existe plusieurs hameaux éparpillés sur les hauteurs mais souvent les foyers de ski de fond sont des départs idéaux.

 

Notre itinéraire

Ce sont d'ailleurs l'histoire et ce désir de grands espaces sauvages qui ont guidé notre choix d'itinéraire. Nous sommes partis des hauteurs de Chichiliane, au départ du foyer de ski de fond de La Richardière. 

 


JOUR 1

  • Départ : foyer de ski de fond de La Richardière
  • Étapes : Pas de l'Aiguille, Plaine de Queyrie
  • Distance : 15 km environ
  • Dénivelé : 1000 m
  • Durée : 6h à 7h (recommandé) mais nous avons mis moins de 4h

Nous étions partis en début d'après-midi de Montélimar afin de ne pas partir trop tard en randonnée, nous laissant ainsi le temps de profiter sans stresser. On débute la marche par un sentier le long du ruisseau du Pas de l'Aiguille, à l'ombre, qui nous mène d'ailleurs au pied du Pas de l'Aiguille que nous devons gravir pour rejoindre les Hauts Plateaux. L'ascension débute en forêt par des pentes raides qui serpentent, on prend alors vite du dénivelé sans s'en rendre compte. A mi-pente, le paysage se dégage, on ose à peine se retourner... on découvre alors ce point de vue à couper le souffle sur le Mont Aiguille, pile dans l'axe. On comprend déjà pourquoi ce mont fascine tant ! On poursuit l'ascension assez rapidement pour ne pas se refroidir. On s'arrête, sans bruit, pour observer quelques chamois tapis dans la pente, masqués par les rochers.

Arrivés au Pas de l'Aiguille, on découvre une large plaine où se trouve une bergerie et surtout le Mémorial du Pas de l'Aiguille en souvenir des soldats morts au combat entre le 21 et 24 juillet 1944, assaillis par les forces allemandes venues prendre le Vercors. 

 

Nous tentons de trouver notre chemin car, malédiction des cartes IGN, nous nous trouvons juste en dessous de la bordure de la carte ! Commence alors un long périple sur les Hauts Plateaux, désertiques, lunaire ne serait pas le mot idéal mais ça en avait presque l'air. Les kilomètres s'alignent dans le calme absolu car l'heure avance et la fraîche commence déjà à tomber. Je dois avouer qu'à ce moment le doute m'a traversé à de nombreuses reprises : prenions-nous le bon itinéraire ? N'étions-nous pas perdus ? C'est dans ces moments que les questions irrationnelles peuvent nous assaillir. Heureusement, nous retrouvons tout de même à plusieurs reprise le seul balisage sur place du GR qui nous guide et nous/me rassure. 

Nous rejoignons les abords de la Cabane de Pré Peyret, fermée au public en raison de la pendémie, mais nous décidons de poursuivre jusqu'à la Plaine de la Queyrie et de la carrière romaine afin d'équilibrer les deux journées de marche. Nous continuons à monter et, pour une première, la fatigue commence à se faire sentir, il est déjà plus de 19h et le soleil se couche en douceur. Nous cherchons l'endroit idéal pour bivouaquer en continuant à marcher, la fatigue et la précipitation ne nous font pas choisir l'emplacement idéal côté confort mais la vue est remarquable. On admire le coucher de soleil sur le Grand Veymont qui nous semble alors tout proche.



Ce serait mentir que de romancer cette première installation et cette première nuit de bivouac. Nous avons tout installer trop tard, nous avions terriblement froids, avons mal dormi si bien que la nuit semblait par moment interminable ! Mais nous étions tout de même heureux.



JOUR 2

  • Départ : zone de bivouac entre Roc Mazilier et Sommet de Montaveilla
  • Étapes : Grand Veymont, Pas de la Selle et Col de l'Aupet
  • Distance : 14 km environ
  • Dénivelé : 650 m
  • Durée : 6h environ (recommandé) mais nous avons mis 4h



Réveil pas si difficile après une courte, fraîche et venteuse nuit... Difficile néanmoins de s'extirper de la tente sans son duvet ! Il est parti remplir les bidons pour le petit-déjeuner pendant que je trouvais un endroit abrité sur vent, au soleil, pour préparer le petit-déjeuner. Le lever de soleil sur le Grand Veymont nous fait (presque) oublier cette première nuit mémorable.

On range tout en deux trois mouvements et nous partons direction le Grand Veymont pour une ascension matinale. On croise quelques tentes colorées, ci et là, encore endormies ou en plein réveil. L'ascension se profile en douceur, le sentier serpente côté sud, au soleil, laissant apercevoir, mètre après mètre, le paysage des Hauts Plateaux d'un côté, le Mont Aiguille de l'autre avec, en toile de fond, le Dévoluy encore enneigé. Arrivé au sommet, la vue à 360° est juste époustouflante qu'elle me donne des frissons. On se sent si petit face à ces grands espaces et pourtant si grands par rapport aux villages du pied du Vercors. C'est une contemplation, une réelle méditation. On aimerait y rester des heures mais il n'est pas bon se refroidir en montagne !

 

On redescend doucement, totalement apaisés par ces grands espaces qui nous enveloppent et le panorama du sommet encore encré dans la tête. On croise plusieurs petits groupes de randonneurs matinaux venus faire l'ascension. Direction le Col de l'Aupet en passant par le Pas de la Selle. Ce dernier se veut également pentu, moins que le Pas de l'Aiguille tout de même. Une bonne partie se fait dans des pierriers avant de bifurquer sur un sentier plus boueux vers le Col de l'Aupet. Le Col de l'Aupet se situe entre le Mont Aiguille et les Balcons du Vercors, à l'ombre, la descente semble longue voire interminable par moment, et les 3 kilomètres zigzaguant dans la boue n'aident pas ! Il faut aussi dire que les descentes ne sont pas ce que je préfère, les ascensions sont plus motivantes avec la promesse de panoramas et la sérénité des sommets ! Mais nous arrivons sains et saufs au point de départ.

>> Téléchargez la trace GPS de l'itinéraire ici

Ce que nous avons appris de cette première expérience

 Comme toute première expérience, nous en avons plus appris que tous nos autres bivouacs. Nos erreurs ou faux-pas nous ont fait réfléchir sans pour autant nous dégoûter de l'expérience. Au contraire, nous avions hâte de pouvoir peaufiner notre prochain bivouac pour améliorer cette expérience.

En terme d'itinéraire....

Nous avions sûrement prévu une trop grosse étape la première journée car, bien que nous avons une excellente condition physique, l'ascension avec des sacs à dos pas toujours optimisés est un effort différent. D'autant plus que la majeure partie du dénivelé était le premier jour. De plus, même si nous nous en sommes sortis avec une seule carte, une seconde couvrant l'entièreté du parcours aurait été appréciée.

En terme de matériel et d'organisation...

Nous étions plutôt bien organisés et n'avons rien oublié lors de ce premier bivouac mais nous étions tout simplement sous-équipés pour affronter le vent et le froid nocturnes. S'engager dans la pratique du bivouac, ne serait qu'une nuit de temps en temps, requiert l'investissement en terme de matériel aussi bien de chaussures, sacs que de multiples vêtements. C'est ce dernier point qui nous a valu d'être frigorifiés.

C'est sans compter une mauvaise installation du bivouac que nous avons vite compris et réalisé. Je vous parlais d'ailleurs de l'endroit idéal pour dormir dans mon article sur le bivouac.

1 commentaire:

  1. Bonsoir Camille, merci pour ces 3 articles super intéressants! Ils donnent des fourmis dans les jambes :)
    J'adore la rando à la journée mais j'ai un peu peur de me lancer dans une boucle de plusieurs jours, notamment à cause du poids à porter et de la gestion de l'eau. Comment avez vous fait à ce niveau, était-ce difficile d'en trouver?
    Merci pour ton chouette blog!
    Julie

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